Julie, 43 ans, conseillère clientèle des particuliers dans un groupe bancaire : « Une maman solo travailleuse de l’ombre pendant le confinement »

Publié le 03/03/2022

A l'occasion de la journée internationale des droits des femmes (le 8 mars), portrait d'une militante CFDT Agri-Agro... essentielle !

Julie et son métier

Je travaille comme conseillère clientèle des particuliers dans un groupe bancaire de la région Poitou. Je travaille depuis 20 ans dans la même entreprise.
Pendant toutes les périodes de confinement depuis le début de la pandémie, il a fallu alterner des périodes en agence et en télétravail.

Julie et la CFDT

Je suis adhérente CFDT depuis 2018. J’ai adhéré au moment du renouvellement des représentants CSE dans mon entreprise. Je suis déléguée syndicale et j’ai participé au début de la pandémie et à chaque changement à la mise en place des protocoles dans mon agence. Aucune évidence ni simplicité pour alterner des périodes en présentiel et en télétravail, aucune des situations n’était facile ou n’est encore facile.

Je suis très attentive à la communication et aux actions que peut mener l’entreprise pour le suivi des équilibres entre vie professionnelle et vie personnelle et sur les équilibres entre les responsabilités entre les femmes et les hommes au travail. La communication est très bien faite, il faut cependant que les engagements soient des réalités au travail.

J'ai ressenti, durant les périodes de télétravail "imposées" par la pandémie, un énorme soutien du collectif CFDT Agri-Agro et cela fait chaud au cœur car nous étions isolés.

La pandémie, je l’ai vécue comme une période de mise en danger. En tant que "maman solo", je n’étais pas rassurée d’aller travailler et de rencontrer de la clientèle et des personnes alors que j’avais mes filles à la maison. En période de télétravail et de confinement total, il fallait alterner l’usage de la connexion internet avec mes deux filles âgées de 12 et 16 ans. Heureusement, elles sont assez autonomes pour la vie quotidienne mais, quand chacune d’entre elles avait besoin de la connexion internet pour travailler ou faire ses devoirs ou ses recherches pour les cours, il a fallu opérer des choix !

Durant les périodes de confinement je me suis vraiment sentie une travailleuse de l’ombre. Je remercie mes collègues de la CFDT pour leur soutien ; soutien que, chacun, nous avons apporté à notre tour à nos collègues. Je suis secrétaire adjointe du SGA, le soutien de mes collègues a été précieux. Ça a été une force, ce collectif !

Julie et le 8 mars

Mon message, pour le 8 mars, va plutôt s’adresse à mes filles. La journée internationale des droits des femmes est une journée d’éclairage sur ce que nous faisons tous les jours. Je dirai à mes filles que les métiers n’ont pas de genre, tout comme les activités à la maison. Elles voient bien qu avec un seul parent à la maison, je fais beaucoup de choses et elles aussi. Je leur expliquerai aussi qu’elles n’ont aucun droit d’acquis a priori et qu’elles doivent être certaines de ce qu’elles veulent et de ce qu’elles ne veulent pas dans les relations avec tous, femmes et hommes, filles et garçons.

Le 8 mars se vit tous les jours, il rappelle seulement que nous devons tout faire pour une équité entre les femmes et les hommes.

Nous sommes en 2022, mes filles sont de jeunes adolescentes, elles me posent des questions, se posent des questions de société sur les droits des filles et des femmes dans le monde et ici en France. C'est un vrai sujet.