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Plan éco-phyto - Réduire l’exposition des travailleurs aux produits dangereux : une priorité pour la FGA-CFDT

Publié le 05/04/2018

COMMUNIQUÉ DE PRESSE N°13-2018

La FGA-CFDT est convaincue qu’agir en faveur d'une agriculture moins dépendante des pesticides permettra à l'agriculture française de mieux répondre aux défis environnementaux, économiques et sanitaires auxquels elle est confrontée.

Cette agriculture plus économe et plus autonome supportera mieux les instabilités, économiques ou climatiques. La FGA-CFDT est, de plus, convaincue que cette transition agroécologique constituera une opportunité de repositionnement commercial, un facteur de compétitivité pour les produits alimentaires français.
Si la FGA-CFDT approuve l'objectif et les actions du plan éco-phyto, il lui parait essentiel d'orienter les aides publiques à l'agriculture vers les modes de production avec le moins d'externalités négatives possible, pour ne pas subventionner des activités polluantes puis les actions pour atténuer leurs effets. Elle estime que le plan éco-phyto aborde trop peu cet aspect. La FGA-CFDT attend du gouvernement des propositions en ce sens, notamment dans le cadre de la négociation de la PAC post 2020.
Sur le plan éco-phyto en lui-même, elle demande la prise en compte par les Pouvoirs publics des remarques suivantes :
- Mettre les filières en responsabilité de transformer leur système productif pour mieux répondre aux enjeux environnementaux, sanitaires et sociaux est une bonne démarche. Toutefois, au vu de sa propre évaluation des plans de filière, la FGA-CFDT craint que certaines ne se cantonnent à des engagements et des objectifs limités qui ne permettent pas une réelle évolution du modèle actuel.
- Elle propose un dispositif d'accompagnement des changements de pratiques qui passe par la recherche, la formation initiale et continue et par un conseil indépendant (et non pas par des acteurs juge et partie). Il faudra veiller, dans le même temps, aux conséquences sociales que la séparation des activités de distribution et de conseil peut produire chez les agro-fournisseurs.
- En soutien du renforcement de la protection des populations, la recherche sur les impacts des produits phytopharmaceutiques sur la santé doit intégrer les travailleurs afin d'assurer la traçabilité de leur exposition pour faire progresser l’identification des liens de causalité entre exposition et effets sur la santé et des mesures de prévention adéquates. Elle demande la prise en compte de l'exposôme, car un travailleur est également un consommateur/usager.
- Elle soutient les démarches de protection des personnes qui appliquent les produits phytosanitaires mais rappelle que dans le cadre de l’obligation générale de santé et sécurité au travail, la première mesure à prendre est de réduire l’exposition des travailleurs agricoles aux produits phytosanitaires. L'anticipation des risques doit également se développer autour de la prévention primaire en lien avec les services santé sécurité au travail.
- Sur les alternatives aux herbicides, elle rappelle l'aspect décentralisé de la recherche-innovation que nécessite la transition agroécologique : accompagner la production de connaissances et d'innovation par les groupes d'agriculteurs, soutenir la sélection variétale décentralisée, etc.
- Elle estime que l'accompagnement des exploitations agricoles dans la réduction des quantités et la mise en œuvre de solutions alternatives, doit être davantage mis en avant dans le plan éco-phyto et souligne la plus-value de l'aspect collectif - groupe d'agriculteurs - pour l'accompagnement au changement des pratiques.
- Elle  ne réduit pas  la transition agroécologique du système de production à  la sortie du glyphosate et au désherbage.
- Elle veut amplifier le dispositif de certification environnementale (certification environnementale niveau 2, haute valeur environnementale (HVE)) et la certification bio, qui participent à la pérennisation de l'amélioration des pratiques par la valorisation économique. La FGA-CFDT est favorable à l'amplification de la certification environnementale, HVE et certification bio.

Fait à Paris, le 5 avril 2018

Contacts :
Betty HERVE, Secrétaire nationale : 06.88.39.34.74
Franck TIVIERGE, Secrétaire national : 06.87.31.21.80
Gaël DAVID, Secrétaire fédéral : 06.76.16.43.00
Presse : 06.89.04.25.27

FGA-CFDT : 47- 49 avenue Simon Bolivar 75950 Paris Cedex 19
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