Covid-19 : n’oublions pas l’engagement des salariés agricoles !

Les salariés agricoles ont continué d’assurer leur travail, avec détermination, parfois sans les protections nécessaires, au risque de leur santé et de celle de leurs proches. Un protocole sanitaire agricole national a été signé, engageant leur protection. Si le travail aux champs a souvent permis la distanciation, de nombreuses activités ont présenté un risque, notamment les activités de conditionnement.

L’agriculture, ce sont les agriculteurs avec 436.000 exploitations agricoles et aussi 1,2 millions salariés agricoles permanents ou saisonniers. Pourtant on parle peu du salarié viticole, horticole, en élevage ou en polyculture, en maraîchage, fruits et légumes, jusqu’aux bergers. Mais pour les quelque 300.000 salariés permanents et 900.000 contrats saisonniers, pas de trêve ! Pas de reconnaissance non plus ! Pas de mise en lumière ! Ce sont des travailleurs de l’ombre, majoritairement peu ou mal rémunérés, dans plus de 90% de TPE. Nous en appelons d’ailleurs aux entreprises du secteur : une valorisation salariale récompensant l’investissement de leurs salariés s’impose !

La FGA-CFDT négocie actuellement une Convention Collective Nationale Agricole, ainsi que des avantages périphériques attractifs, comme, notamment, la création d’un dispositif de retraite supplémentaire pour les salariés non cadres. Elle participe à l’élaboration des formations, qui accompagnent les transitions indispensables au nouveau modèle à mettre en place. Les salaires et les classifications pratiqués devront être à la hauteur des compétences demandées et exigées, ainsi que l’organisation du travail et les conditions de son exécution. La structure de l’emploi devra évoluer vers un équilibre beaucoup plus favorable à l’emploi permanent.

Il s’agit de valoriser des professions passionnantes et essentielles, proches de la nature et du vivant, qui doivent être demain attractives en termes de rémunération, actions sociales et culturelles, conditions de travail, formation, compétences environnementales et, donc, de reconnaissance pour ces salariés. Ces professions doivent être une opportunité face à une situation de l’emploi difficile, notamment pour les jeunes et les demandeurs d’emploi.

Il s’agit d’être constructif, faire prendre conscience de l’importance de ces femmes et de ces hommes sans qui aucun modèle de production agricole ne tient, qu’il soit bio ou conventionnel.

Les projets avancés par beaucoup parlent bien peu du salariat agricole dans le modèle à réinventer ou les secteurs à sauvegarder suite à la crise sanitaire. La Politique Agricole Commune et les plans stratégiques nationaux doivent prendre en compte les aspects sociaux de l’agriculture pour le modèle européen et français.

Pour la FGA-CFDT, il n’est pas question de dissocier une approche économique et environnementale d’une approche sociale pour notre modèle de production de demain.

Fait à Paris, le 10 juin 2020

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