Sylvie : le projet de réforme ne tient pas compte du dialogue social et des accords d’entreprise…

Publié le 06/03/2023

Sylvie est née en 1964, elle est gestionnaire de paye à Cerfrance depuis 31 ans.

"Mon engagement syndical est très important surtout depuis quelques années, mon employeur m’a remplacée sur mon poste de travail. Je suis gestionnaire de paye, un métier où il faut être en constante formation continue car la législation évolue. Je ne suis sur mon poste de travail en entreprise que 1 à 2 jours par mois."

Mon parcours professionnel est particulier. Il est basé sur le militantisme et l’engagement syndical.

Je suis élue CSE, déléguée syndicale, trésorière de mon syndicat, conseillère fédérale, négociatrice de ma branche professionnelle et représentante CFDT à AGRICA et OPCAPIAT.

Actuellement je peux partir en juillet prochain avec l’application de dispositions que nous avons négociée au niveau de l’entreprise, j’ai tous mes trimestres de cotisations avec ceux que j’ai eus pour mes 3 enfants.

Nous avons en effet un accord fin de carrière et un accord retraite progressive. Ces deux accords peuvent être couplés.

A partir de 50 ans, les salariés peuvent abonder leur compte épargne temps avec leur 13e mois.

Dans notre accord nous avons négocié la participation de l’employeur entre 15 et 30 % en fonction de la rémunération du salarié.

Pour ma situation personnelle, l’employeur va investir 30 %, ce qui représente la possibilité de partir 13 mois avant l’âge légal. En le couplant avec l’accord retraite progressive qui permet de travailler à 50 % à partir de 60 ans, le temps devant être travaillé est donc pris sur mon CET pendant les deux ans nécessaires (12 mois pleins = 24 mois à 50 %).

Sylvie Sonnet

J’avais au préalable envisagé d’utiliser mon indemnité de fin de carrière de 5 mois en réduction de temps de travail plutôt que de la monétiser avant de partir en retraite, autre possibilité que nous avons négociée dans notre accord fin de carrière. Cela me permettait de cesser de travailler à 59 ans et demi.

Le projet de réforme des retraites est, pour nous salariés des entreprises où le dialogue social nous a permis de négocier de bons accords, une injustice et une négation du rapport social.

Ce projet ne tient aucunement compte des partenaires sociaux, des négociations dans les entreprises et dans les branches professionnelles.

A-t-on mesuré l’impact sur les cotisations prévoyance, les mutuelles, car mathématiquement, il y aura plus d’arrêts maladie, de soins et de décès en activité ?

Alors non, ce projet n’a pas été discuté avec les partenaires sociaux ; non, il n’est pas juste et oui, je suis opposée fermement à ce projet !