Maisons familiales rurales (MFR) : des négociations décevantes, voire inquiétantes

Concernant la classification, les négociations se sont ouvertes sur le choix des critères classant. La CFDT Agri-Agro a proposé des critères classant objectifs qui valoriseront au mieux nos métiers. Elle a insisté sur la nécessaire prise en compte dans la future classification des éléments personnels de rémunération, des missions complémentaires en MFR. Elle a revendiqué une classification dans laquelle les salariés redeviennent acteur de leur évolution professionnelle.

Concernant les salaires, tout au long de l’année 2023, la CFDT Agri-Agro n’a cessé d’alerter l’UNMFREO (Union Nationale des Maisons Familiales Rurales d’Education et d’Orientation) sur une inflation si forte qu’elle allait annihiler les 5% arrachés en janvier 2023.  Les employeurs ont systématiquement refusé tout accord de revoyure. 

Lors de la réunion de négociation du 29 novembre, la CFDT Agri-Agro a revendiqué 5,5% d’augmentation de la valeur du point (passage de 8,36€ à 8,81€). Nous ne manquions pas d’arguments : pouvoir d’achat, des salaires mieux disant chez nos collègues de l’enseignement privé, 8 métiers dont les salaires sont infra-SMIC…

La délégation employeur a d’abord proposé 1,5% (soit 0,12 cts d’€) : refus unanime des trois organisations syndicales. 

Deuxième et dernière proposition de la délégation employeur : (A) passer les indices les plus bas de 205 points à 210 points ; et (B) augmenter l’ensemble des catégories de 2%.

Pour la CFDT Agri-Agro, faire passer les indices infra SMIC de 205 points à 210 points revient à proposer aux salaires infra SMIC de passer au SMIC… Rien de plus donc que ce que la loi prévoit : nul ne peut être payé sous le SMIC. En revanche cela permettrait à l’UNMFREO de montrer que la branche MFR est vertueuse, avec aucun indice infra SMIC !

Concernant l’augmentation de la valeur du point de 2% pour les autres niveaux (0,16cts), la CFDT Agri-Agro la juge trop éloignée de ses revendications : l’intersyndicale a donc décliné la dernière proposition employeur.

La CFDT Agri-Agro a demandé que soit dressé un PV de désaccord. Elle a également exprimé ses inquiétudes concernant la branche :

• quel signal envoie-t-on aux salariés à qui l’on demande toujours plus, avec toujours moins de moyens et toujours plus de perte de pouvoir d’achat ? 
• partout dans les MFR, on négocie des points hors grille (en espérant presque que le reste de l’équipe ne l’apprendra pas… l’individualisme poussé à son summum !), de la prime désocialisée… : les directions ont besoin de recruter, de conserver des salariés avant qu’ils ne partent ailleurs ;
• la branche s’engage dans une nouvelle classification ; reclasser, mettre en valeur les compétences de nos emplois, cela aura un coût ! Si l’UNMFREO pointe les difficultés financières ne permettant pas d’augmenter la valeur du point de quelques centimes, de quels moyens disposeront les MFR pour la classification ?

La CFDT Agri-Agro a une autre conception du dialogue social qui doit aboutir à des avancées significatives pour les salariés qui s’investissent chaque jour dans les MFR. Toutes les options sont aujourd’hui envisagées pour amener les employeurs à de vraies négociations.

Fait à Paris, le 5 décembre 2023

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