Sylvie F. : « Même en travaillant jusqu’à 65 ans, je suis pénalisée par le projet de réforme des retraites… »

Publié le 08/03/2023

Sylvie est née en 1962. Elle est comptable dans une coopérative agricole. Elle témoigne sur le projet de la réforme de la retraite avec amertume.

Je travaille depuis 1979, et dans la coopérative depuis 2012.

Mon départ potentiel en retraite serait en 2024, mais avec mon époux nous avons encore un emprunt immobilier à rembourser, nous avons fait le choix que je travaille jusqu’à mes 65 ans pour bénéficier d’une « surcote » de mes indemnités retraite.

Avec le projet de réforme, je me sens perdante. Je vais travailler plus longtemps, mais je vais perdre le bénéfice de la surcote dont je pourrais bénéficier sans reforme de retraites.

Actuellement, si je pars à 62 ans et 6 mois, je perds 400€ brut par mois. Alors que si je décide de continuer à travailler jusqu’à 65 ans, chaque trimestre cotisé en plus me permettra d’obtenir une majoration de ma pension de 1,25%.

Dans notre secteur, les salaires sont peu élevés, la surcote est avantageuse pour les petits salaires.

Dans la coopérative, il y a huit femmes qui sont concernées par les carrières longues. Elles veulent partir de suite à la retraite car ne comprennent pas la communication du gouvernement sur le projet de réforme. En plus les services des caisses de retraite ne savent pas conseiller les salariés sur les calculs à faire pour décider de demander son départ à la retraite.

sylvie forestier

On parle de liquider sa retraite… j’ai vraiment l’impression qu’on nous liquide effectivement !

Qui explique aux salariés en invalidité de catégorie 1 ou ceux qui sont en retraite progressive que le calcul du montant de la retraite est fait sur les cotisations employeurs, et pas sur la totalité des sommes perçues actuellement ? Personne. Les salariées sont perdues, leur souhait est de partir, tant ce projet de réforme leur fait peur !

Dans mon entreprise, les salariés sont d’accord avec le mouvement des syndicats, mais il est peu suivi. Nos salaires ne nous permettent pas de perdre une journée de travail.

Cette réforme, personne n’est pour, mais ce sont des personnes comme nous, les salariés de la coopérative, qui paieront le plus cher cette réforme si elle passe !